Dans ce livre, le monde tel qu'on le connait n'existe plus (tiens on a l'impression que tous les livres que je lis commencent comme ça xD ). Il n'y a plus de mers ni d'océan, l'eau a pratiquement disparu de la surface de la terre et c'est catastrophique comme on peut l'imaginer. A la place, on est face à un phénomène de marées fantômes qui revient très régulièrement où des centaines de milliers de fantômes d'animaux marins reviennent pour prendre les âmes des vivants (oui c'est pas très joyeux tout ça...).
On va suivre Oural, un jeune homme au talent bien particulier puisqu'il est exorciste ; il peut créer un bouclier de protection pour rendre les vivants hors d'atteinte des fantômes et surtout il peut délivrer les âmes de ces pauvres monstres et les faire disparaître.
Il vit plutôt très confortablement dans un bastion où c'est lui le boss, enfin le seigneur haha. Comme il protège tout le monde, ils sont tous aux petits soins pour lui et il a même une garde du corps, Sélène. Mais Oural n'est pas très heureux de cette vie là, il aimerait voyager, découvrir le monde et surtout sa tâche d'exorciste l'épuise. Heureusement, Oural a un petit secret, il s'est lié d'amitié avec un fantôme, une petite dauphine nommée Trellia avec qui il partage un lien particulier et qu'il retrouve à chaque marée. Elle va l'aider à protéger les siens et rendre son quotidien un peu plus joyeux.Bien sûr, tout ça ne pouvait pas durer ! Un élément perturbateur va faire son arrivée (CF les cours de français xD ), et cet élément perturbateur s'appelle Bengale.
C'est le capitaine d'un vaisseau fantôme qui vient faire une razzia dans le bastion d'Oural. Mais en réalité il ne veut qu'une chose l'exorciste en personne. Bengale et son équipage ont une mission : sauver le monde de sa funeste malédiction en capturant les âmes les plus puissantes, celles des exorcistes.Bon aux premiers abords on part sur des personnages pas hyper sympathiques et une ambiance plutôt mauvaise voir tendue. Mais ne vous inquiétez pas ça changera ; ).
Oural qui n'a pas l'habitude de se laisser donner des ordres va avoir beaucoup de mal à partir avec le pirate et à devoir se plier à ses volontés. Même si très vite il va se rendre compte qu'il aime beaucoup cette nouvelle vie de voyages, après tout c'est ce qu'il voulait, il ne peut pas s'empêcher de se sentir coupable d'avoir abandonner les siens à contre cœur et va tout faire pour s'échapper.
J'ai beaucoup aimé l'évolution d'Oural pendant tout le roman. C'est un personnage profondément imparfait et faillible qui pourtant a des pouvoirs immenses. Ses relations avec les différents pirates de l'équipage sont très intéressantes surtout sa relation avec Bengale. Mais je ne vais pas la développer ici car ce serait trop bête de spoiler ce qui est pour moi un des atouts majeurs de cette histoire et une des raisons pour laquelle j'ai adoré Mers Mortes.Du coup on va quand même parler de Bengale. C'est un curieux pirate, inaccessible, sarcastique et terriblement charismatique qui conduit une sorte de « Hollandais volant », un vaisseau maudit, le Naglfar (impossible pour moi à prononcer correctement haha ). C'est pour moi un mélange entre le Capitaine Barbossa et Davy Jones (un poil de Jack Sparrow aussi mais ça c'est à cause de la picole haha ).
Au début, ce n'est pas quelqu'un avec qui on aimerait faire ami-ami, un genre de prophète qui se la pète (Ouh ça rime ! ) parce que c'est soit disant lui le plus fort et qu'il va sauver tout le monde blablabla... je comprends pourquoi Oural voulait se sauver. Mais peu à peu, on va découvrir d'autres facettes de ce personnages. Il va nous raconter son histoire et on se rend compte que cet homme est fragile à sa façon. Il est aussi sensible et fortement attaché à son équipage, c'est sa famille. Son passé est obscure et une étrange présence l'habite, ce qui lui permet de survivre face aux marées. On fini par s'y attacher et par le comprendre plus ou moins. J'ai beaucoup aimé ce personnage.Il y a bien sûr les autres membres de l'équipage qui ont tous eu une vie abominable avant de rencontrer Bengale : Amazone, Arctique, Escaut, Tamise, Congo... et j'en oublie ! Même si on apprend un peu le vécu de chacun, les personnages secondaires sont quand même assez peu développé et j'aurai été curieuse d'avoir plus de détails à leurs sujets. Mais l'histoire se focalise davantage sur la relation Oural/Bengale et je comprends tout à fait le choix de l'autrice.
Il y a un autre personnage assez important dans cette histoire et c'est Trellia, la dauphine fantôme. On se rend compte au fil de l'histoire que sa relation avec Oural est bien plus forte qu'elle en à l'air. Elle serait prête à tout pour le défendre et Oural ferait la même chose. Par exemple, à chaque marée, il est inquiet de ne pas la voir arriver si elle a du retard. C'est une relation très touchante et douce qui s'est crée entre ces deux êtres mais aussi plutôt injuste car Trellia est un fantôme et si elle touche Oural elle risque d'emporter son âme. Pourtant à chaque marée, il va lui donner une dose de son énergie pour qu'elle puisse rester avec lui, ensemble ils forment un duo de choc, dissonant mais presque invincible.
Quand on apprend le passé de Trellia, j'ai été profondément triste. Toutes les histoires passés des animaux marins qu'on a via les cauchemars d'Oural sont affreux et remplis de violence, de peurs et d'incompréhension.
Malheureusement, Aurélie Wellenstein ne raconte pas d'histoires. Ce sont des choses qui arrivent quotidiennement, de nos jours, à nombres d'animaux qui n'ont rien demandé à personne... C'est tragique... Ces scènes de souffrances sont terribles à lire. Dans ce roman il y a beaucoup de poésie mais également beaucoup d'atrocités. Si vous êtes très sensibles à ça faites attention, ça peut retourner...
Merci Aurélie Wellenstein pour ce message terriblement important. Au final, je trouve que ce livre dépeint une réalité affreuse mais l'histoire est emplit de poésie, d'amour et surtout d'espoir.